Agression à Nice contre des militaires du plan Vigipirate

C’est très probablement une nouvelle attaque à caractère terroriste qui a eu lieu hier à Nice, lorsqu’un homme armé de deux couteaux a attaqué trois militaires en faction devant un centre communautaire juif. Les militaires, qui ont eu le sang-froid de maîtriser l’agresseur sans faire usage de leurs armes à feu, dans une rue très passante, sont blessés mais sans être en danger.
L’agresseur, Moussa Coulibaly – il est homonyme du tueur de Montrouge et de l’Hyper Casher, mais sans lien avec lui selon le ministère de l’Intérieur – a été arrêté. Selon les informations diffusées par les autorités dès hier, l’homme était surveillé et sur écoute. Repéré en fin d’année dernière pour son prosélytisme « agressif »  à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, il a surtout été repéré la semaine dernière par la police de l’air et des frontières en embarquant avec un aller simple pour la Turquie – chemin classique des apprentis djihadistes pour se rendre en Syrie ou en Irak. Refoulé par la Turquie, il a été remis aux hommes de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) qui l’ont interrogé, avant de le libérer, faute de preuves suffisantes. Les services de renseignement ont néanmoins laissé l’homme sous surveillance et placé son téléphone sur écoute. Ils savaient qu’il s’était rendu à Nice et connaissaient l’hôtel dans lequel il était descendu. Cela n’a malgré tout pas pu empêcher l’agression commise hier – ce type d’attaque, effectuée très brusquement juste à la descente d’un tramway, étant quasiment impossible à prévoir.
Pas d’autre solution, donc, qu’une « extrême vigilance », comme l’a rappelé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s’est rendu immédiatement sur les lieux en compagnie de son collègue de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Pour qualifier ce type d’attaque surprise, le ministre a utilisé hier la curieuse expression de « terrorisme en libre accès ». Il a également rappelé les chiffres : « 1 200 ressortissants Français sont allés en Irak et en Syrie, 580 y sont allés et en sont revenus, 200 veulent y aller. Et 185 sont quelque part en Europe sur le chemin pour y aller. »  Le phénomène est d’autant plus inquiétant que les appels au meurtre se multiplient de la part des responsables des organisations terroristes. Hier, dans une vidéo mise en ligne par l’organisation État islamique, un djihadiste français exhorte à tuer « tous ceux qui sont allés manifester pour défendre Charlie Hebdo », ainsi qu’à « attaquer au couteau »  les militaires, policiers et gendarmes.
Dans ce contexte, il n’y a donc guère d’espoir de voir le plan Vigipirate allégé : Bernard Cazeneuve a d’ailleurs confirmé hier devant la presse la poursuite de « la mobilisation de moyens exceptionnels ».

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